Dépêche aef N°670795 : Les cadres territoriaux CGT s’inquiètent d’une nouvelle cure d’austérité pour les collectivités

Redonner des marges de manœuvre fiscales aux collectivités locales est un moyen d’apporter des “réponses efficaces aux besoins sociaux”, estiment les cadres et techniciens territoriaux de la CGT Pixabay

Dépêche aef N°670795 : Les cadres territoriaux CGT s’inquiètent d’une nouvelle cure d’austérité pour les collectivités

“L’annonce des 10 milliards d’euros d’économies à venir pour les collectivités par le candidat Macron nous inquiète”, déclare Jesus De Carlos, co-secrétaire général de l’Ufict-CGT (cadres et techniciens territoriaux CGT), mardi 5 avril 2022. Le syndicat vient de publier une adresse aux candidats à l’élection présidentielle d’avril, où il demande une sécurisation des ressources des collectivités. La CGT réclame aussi un rattrapage salarial pour les agentes de catégorie A qui travaillent dans des filières fortement féminisées, comme les psychologues.

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Les cadres territoriaux CGT s’inquiètent d’une nouvelle cure d’austérité pour les collectivités

“L’annonce des 10 milliards d’euros d’économies à venir pour les collectivités par le candidat Macron nous inquiète”, déclare Jesus De Carlos, co-secrétaire général de l’Ufict-CGT (cadres et techniciens territoriaux CGT), mardi 5 avril 2022. Le syndicat vient de publier une adresse aux candidats à l’élection présidentielle d’avril, où il demande une sécurisation des ressources des collectivités. La CGT réclame aussi un rattrapage salarial pour les agentes de catégorie A qui travaillent dans des filières fortement féminisées, comme les psychologues.

“La contractualisation État/collectivités locales ne garantit plus l’application des politiques publiques de long terme. Qui peut concevoir que l’action sociale ou l’inclusion (par exemple le handicap) ne soient plus financées au bout de 3 ou 6 ans ?” s’interroge l’Ufict-CGT, dans un document récapitulantses positions destinées aux candidats à l’élection présidentielle des 10 et 24 avril 2022. Le syndicat revendique un retour à une “fiscalité locale” forte pour financer des investissements de long terme et ainsi réduire “l’injustice sociale”.

“Face à la crise climatique, aux défis posés par le déploiement massif du numérique, aux enjeux d’accès aux services publics dans les territoires, les besoins sont massifs et démontrent toute la modernité de l’idée de service public”, met en avant la fédération CGT.

PRÉSERVER LES RESSOURCES DES COLLECTIVITÉS

Selon le syndicat, la dotation globale de fonctionnement devrait être rétablie et les financements locaux sécurisés. Une position également défendue par les élus locaux qui ont récemment pointé les effets pervers de la contractualisation, notamment les contrats de Cahors (1).

Les techniciens, ingénieurs et cadres territoriaux CGT dénoncent aussi les récentes annonces du candidat Emmanuel Macron mi-mars au sujet d’une possible réduction de dix milliards d’euros des ressources des collectivités (lire sur AEF info). Une “politique d’austérité pour réduire les dépenses publiques”, aux yeux de Jesus de Carlos, co-secrétaire général du syndicat et chargé de mission éducation à la ville de la Courneuve (Seine-Saint-Denis).

LIMITER LE RECOURS AUX CABINETS DE CONSEIL

Par ailleurs, les conditions des délégations de services publics et le recours aux prestataires externes privés doivent être limités “drastiquement et mieux encadrés pour éviter les conflits d’intérêts et la corruption”. Cette proposition fait écho à la publication mi-mars du rapport du Sénat sur la croissance des prestations intellectuelles de l’État depuis 2018 et sur le poids considérable pris par des cabinets tels que McKinsey, BCG ou Capgemini (lire sur AEF info).

“Il vaudrait mieux renforcer les services RH pour accompagner les collectivités locales. L’activité de certains consultants qui travaillent sur le même sujet pour plusieurs collectivités, comme la réforme du temps de travail, équivaut à du vol de savoir-faire, s’indigne Jésus De Carlos. Nous ne sommes pas opposés au recours à ces prestataires mais il faut le réserver à des besoins ponctuels.”

AUGMENTER LES FILIÈRES FÉMINISÉES

En matière d’égalité professionnelle, la CGT pointe la persistance des écarts salariaux entre femmes et hommes évalués à 12 %. “C’est notamment lié à la promotion interne qui défavorise la carrière des agentes et aux inégalités dans les classifications”, avance Emmanuelle Polez, co-secrétaire de l’Ufict-CGT et cadre à la région Hauts-de-France.

Les filières techniques et celles de la sécurité, traditionnellement masculines, sont bien plus avantageuses que celles où les femmes sont majoritaires (filières administrative ou du médico-social). “Par exemple, les psychologues et les sages-femmes sont bien moins payées que des ingénieurs, alors qu’ils et elles ont tous un bac+5. Pour nous, c’est la qualification qui doit servir de critère pour les salaires”, ajoute Jesus De Carlos. À cela s’ajoute une moindre prise en compte de la pénibilité dans les métiers les plus féminisés.

Plus largement, l’Ufict CGT rappelle son opposition à toute individualisation du travail des cadres territoriaux et revendique le maintien des “garanties collectives les plus protectrices.”

(1) La contractualisation entre État et collectivités lancée par le gouvernement d’Édouard Philippe en 2017 concerne les 322 collectivités (régions, départements, EPCI et communes) dont le budget principal dépasse 60 M€ (“contrats de Cahors”). Les contrats conclus entre ces dernières et l’État fixent un objectif d’évolution des dépenses de fonctionnement compris entre +0,75 % et +1,65 %, tenant compte des spécificités locales (au départ, un taux uniforme de 1,2 % était prévu indifféremment).

 

 

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